L'Objectif de Développement Durable (ODD) N°1 entend éradiquer la pauvreté. , BH
BUSINESS CASE
[ODD-le monde d’après] Investir dans la lutte contre la pauvreté
Par Béatrice HÉRAUD|Publié le 06/04/2020
L'OBJECTIF 2030
Éliminer la pauvreté, partout dans le monde, sous toutes ses formes. C’est l’ambition de l’objectif de développement durable n°1. Il se décline en sept sous-objectifs visant à assurer l’accès aux services de base (alimentation, énergie, services financiers…) et une protection sociale pour tous. Mais aussi à réduire le nombre de travailleurs pauvres et des personnes les plus vulnérables, et à améliorer leur résilience, notamment face aux chocs économiques, sociaux et environnementaux (catastrophes naturelles). Les ODD étant interdépendants, la réalisation de chacun des objectifs nécessite de travailler sur les 17 autres pour assurer leur réalisation.
LA SITUATION ACTUELLE
Aujourd’hui, moins de 10 % des habitants dans le monde vivent avec moins de 1,90 dollar par jour, soit environ 800 millions de personnes. Mais si la pauvreté extrême recule, la pauvreté relative, qui recense les ménages vivant sous une certaine fraction du revenu médian, augmente partout dans le monde avec un renforcement des inégalités.
La crise du Coronavirus pourrait faire basculer des dizaines de millions de personnes dans la pauvreté, rien qu’en Asie, selon la Banque mondiale, voir un demi-milliard de personnes dans le monde selon l'ONG Oxfam.
En France, l’indicateur principal retenu par l’Insee pour l’atteinte de l’ODD sur la pauvreté, est le taux de pauvreté monétaire, équivalent à 60% du revenu médian français, soit 14,7% de la population en 2018.
LES INITIATIVES DES ACTEURS ECONOMIQUES
Proposer des produits et services adaptés et accessibles au plus vulnérables. Lors du G7 2019, 34 multinationales (Axa, BNP Paribas, Danone, etc.) employant plus de 4 millions de personnes et représentant 1 000 milliards de dollars de chiffre d’affaires se sont engagées à renforcer l’inclusion des personnes les plus vulnérables dans leurs modèles d’affaires. Cette coalition Business4growth a aussi une déclinaison nationale. En partenariat avec les entreprises, des banques proposent par exemple à leurs clients identifiés comme les plus vulnérables des offres spécifiques sur des produits et services de base comme la mobilité, l’énergie ou l’alimentation.
Investir dans des fonds d’impact investing dédiés à la lutte contre la pauvreté. L’Impact investing désigne des investissements qui ont pour but de générer un impact social ou environnemental positif en plus de l’apport financier. Exemple : Investisseurs et Partenaires, un ensemble de fonds entièrement dédié à l’Afrique qui a permis la création de nouveaux emplois dans des entreprises durables et inclusives. Autres possibilités : l'investissement dans des fonds solidaires (labellisés Finansol), la micro-finance pour financer des petits projets d'entrepreneuriat ou le mécénat pour l’action sociale. La Fondation Pepsico vient par exemple de faire un don de 45 millions de dollars pour aider les plus démunis à faire face au Covid-19. L’ONU estime les besoins financiers à 1 400 milliards de dollars pour atteindre l’ODD N°1.
A l'occasion de la crise du Covid-19 la mise en place de primes pour les salariés les moins payés mais devant assurer leur travail en présentiel ou de mesures de chômage partiel pour éviter les licenciements contribuent également à réduire les conséquences de la crise sur la pauvreté.
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