[ODD-le monde d’après] Investir dans la lutte contre les inégalités

L'ODD n°10 vise à réduire les inégalités entre les pays et en leur sein. , BH & CCO

BUSINESS CASE

[ODD-le monde d’après] Investir dans la lutte contre les inégalités

Par  Béatrice HÉRAUD | Publié le 20/04/2020

La crise du coronavirus montre l’importance de changer notre modèle économique. Pour fixer le cap d’un développement plus soutenable, une grille de lecture de référence, d’envergure internationale et universelle, existe déjà. Il s’agit des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés en 2015 par l’ONU. Déjà utilisés par de nombreux acteurs économiques et financiers, ils doivent aujourd’hui être regardés comme un outil opérationnel pour flécher les innovations et investissements vers les activités qui assureront la reprise d’une économie durable. Tous les jours, L'Essentiel de la finance durable vous propose un éclairage sur chacun des ODD.

L’OBJECTIF 2030

L’ODD n°10 appelle les pays à adapter leurs politiques et législations pour augmenter les revenus des plus pauvres et réduire les inégalités salariales basées sur le sexe, l’âge, le handicap, l’origine sociale, ethnique ou l’appartenance religieuse. Il appelle aussi à une large part de solidarité internationale des pays les plus riches vers les plus pauvres. Il s’agit enfin de faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable. Les ODD étant interdépendants, la réalisation de chacun des objectifs nécessite de travailler sur les 17 autres pour assurer leur réalisation.

LA SITUATION ACTUELLE

Entre 1980 et 2018, les revenus des 1 % les plus riches ont augmenté deux fois plus vite que ceux des 50 % des plus pauvres. Or selon l’OCDE, les inégalités freinent la croissance économique en limitant les opportunités d’éducation, en réduisant la mobilité sociale et en entravant le développement des compétences.

Avec la crise du Covid-19, "si les politiques sont mal coordonnées, les inégalités déjà insoutenables risquent de s’enraciner et de s’aggraver encore", a mis en garde Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’ONU. Il existe notamment un fort risque pour les migrants mais aussi pour toutes les personnes en vulnérabilité au sein des différents pays.

En France, l’un des indicateurs choisi par l'État est la fracture numérique, particulièrement visible en cette période de confinement, et qui reste importante. Autre point de vigilance : les inégalités de revenus mesurées par le rapport entre le niveau de vie des 20 % les plus riches et celui des 20 % les plus pauvres. Grâce à un système de protection sociale et de redistribution encore fort en France, celui-ci reste assez contenu, aux alentours de 4,4 et en baisse. 


LES INITIATIVES DES ACTEURS ECONOMIQUES

Travailler sur un équilibre des salaires au sein de l’entreprise. Depuis 2020, les entreprises cotées françaises doivent publier chaque année un ratio d'équité, qui indique l'écart entre les rémunérations des dirigeants et le salaire moyen et médian des salariés, dans leur rapport sur la gouvernance. Face à la crise du Coronavirus, certains grands patrons ont réduit leur salaire : Sodexo, Saint Gobain, LVMH, etc.

Investir dans la lutte contre les inégalités. Certains fonds durables se spécialisent sur ses questions comme le fonds Invest Social Impact de CPR AM, qui place la réduction des inégalités au cœur de son processus d’investissement. La société de gestion prend ainsi en compte, pour évaluer les entreprises, des critères comme la politique de rémunération, la formation, la diversité, etc., mais aussi les pratiques fiscales. Pour les États, elle s'intéresse à la progressivité de l'impôt, aux dépenses d'éducation, etc.


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