[ODD-le monde d’après] Investir dans la ville durable

L'ODD n°11 vise à investir dans des villes durables et résilientes. , BH&CCO

BUSINESS CASE

[ODD-le monde d’après] Investir dans la ville durable

Par  Béatrice HÉRAUD | Publié le 21/04/2020

La crise du coronavirus montre l’importance de changer notre modèle économique. Pour fixer le cap d’un développement plus soutenable, une grille de lecture de référence, d’envergure internationale et universelle, existe déjà. Il s’agit des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés en 2015 par l’ONU. Déjà utilisés par de nombreux acteurs économiques et financiers, ils doivent aujourd’hui être regardés comme un outil opérationnel pour flécher les innovations et investissements vers les activités qui assureront la reprise d’une économie durable. Tous les jours, L'Essentiel de la finance durable vous propose un éclairage sur chacun des ODD.

L’OBJECTIF 2030

L’ODD n°11 vise à faire en sorte que tout un chacun puisse vivre et évoluer dans des villes et territoires sûrs et résilients. L’objectif est de pouvoir réhabiliter et planifier l’urbanisme de manière à ce que les villes, qui abritent une partie grandissante de l’humanité, puissent offrir à tous des opportunités d’emploi, un accès aux services de base, à l'énergie, au logement, au transport mais aussi aux espaces publics verts et équipements publics. Tout en améliorant l'utilisation des ressources et en réduisant leurs impacts environnementaux. Les ODD étant interdépendants, la réalisation de chacun des objectifs nécessite de travailler sur les 17 autres pour assurer leur réalisation.

LA SITUATION ACTUELLE

Aujourd’hui, la moitié de l’humanité vit dans les villes et ce chiffre devrait grimper à 75 % d’ici 2030. Or 883 millions de personnes vivent actuellement dans des bidonvilles, principalement en Asie. Et 90 % des citadins respirent un air insalubre, entraînant 4,2 millions de décès dus à la pollution de l’air ambiant.

Si les villes n’occupent que 3 % de la masse continentale mondiale, elles produisent plus de 70 % de ses émissions de CO2 et consomment entre 60 à 80 % de l’énergie mondiale. L’urbanisation rapide exerce une pression sur les réserves d’eau douce, les systèmes d’approvisionnement en eau et d’évacuation des déchets, le cadre de vie et la santé publique. 

La crise du Covid-19, qui touche principalement les grandes villes du monde, montre toute l’importance de travailler à la résilience de ces territoires. 

En France, l’un des indicateurs principaux choisi pour l’ODD n°11 est la pollution aux particules fines. Celle-ci est en baisse (voir graphe ci-dessous) mais reste responsable de problèmes de santé grave. Autre indicateur intéressant pris en compte pour cet ODD : la proportion de sols artificialisés qui ne cesse de s’accroître (9,7 % du territoire en 2017). 


LES INITIATIVES DES ACTEURS ECONOMIQUES

Construire et investir dans l’immobilier durable. L’une des clés de la ville résiliente réside dans le logement durable : économe en énergie, tout en étant accessible et abordable au plus grand nombre. Cela passe à la fois par un travail sur une construction économe en ressources (matériaux mais aussi utilisation des sols), sur la construction de bâtiments à énergie passive ou positive, par la réhabilitation des logements (en priorité les passoires énergétiques) ou encore par le recyclage des déchets du bâtiment, qui représentent trois quarts des déchets produits en France.

Pour les investisseurs, il est donc essentiel d’orienter les flux de financement vers l’immobilier durable, un secteur en expansion. Des labels existent sur différentes dimensions de l’immobilier (Bepos, BBC, LEED pour l’énergie ou BiodiverCity sur la bidoversité par exemple). La crise du Covid-19 qui impacte fortement l’immobilier pourrait accélérer la tendance vers l’investissement immobilier durable. 


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