L'ODD n°2 vise à assurer zéro faim dans le monde avec des pratiques agricoles justes et durables. , BH & Max Havelaar
BUSINESS CASE
[ODD-le monde d’après] Investir dans l’éradication de la faim et les modèles agricoles durables
Par Béatrice HÉRAUD|Publié le 07/04/2020
L’OBJECTIF 2030
Si l’Objectif de développement durable n° 2 affiche un slogan fort : "Zéro faim", son ambition est encore plus grande. Car il s’agit non seulement d’éradiquer la faim et la malnutrition partout dans le monde mais aussi de garantir l’accès à une alimentation sûre et nutritive via des systèmes de production agricoles durables et résilients, notamment face au changement climatique. Il s’agit aussi d’assurer les revenus des petits producteurs en particulier et d’assurer un fonctionnement des marchés permettant de limiter la volatilité des prix. Les ODD étant interdépendants, la réalisation de chacun des objectifs nécessite de travailler sur les 17 autres pour assurer leur réalisation.
LA SITUATION ACTUELLE
Une personne sur neuf dans le monde est encore sous-alimentée, soit 815 millions de personnes. La majorité de celles-ci vivent dans un pays en développement, où 12,9 % de la population est sous-alimentée.
La crise du Covid-19 pourrait aggraver la situation. Les agences onusiennes de la santé, du commerce et de l’alimentation (OMS, OMC et FAO) alertent ainsi sur la menace de pénurie alimentaire. En cause : le "ralentissement de la circulation des travailleurs de l'industrie agricole et alimentaire" qui bloquent de nombreuses agricultures occidentales, et des "retards aux frontières pour les containers" de marchandises qui entraînent un "gâchis de produits périssables et une hausse du gaspillage alimentaire".
En France, l’un des indicateurs principaux choisi pour l’atteinte de l’ODD n°2, est le pourcentage de terres agricoles converties à l’agriculture biologique. Fin 2018, 2 millions d’hectares étaient cultivés en bio soit 7,5 % de la SAU (Surface agricole utile) française. Autre indicateur : 8% des Français renoncent à consommer des protéines pour des raisons financières, selon l’INSEE .
LES INITIATIVES DES ACTEURS ECONOMIQUES
Des fonds pour assurer la sécurité alimentaire et la régénération des terres. La société de gestion Mirova, en partenariat avec l'Agence Française de Développement et la Convention des Nations Unies pour la Lutte Contre la Désertification a créé un fonds - le fonds Land Degradation Neutrality - destiné à mettre fin à la dégradation des terres dans le monde. L’objectif : restaurer chaque année 12 milliards d’hectares de terre pour assurer la sécurité alimentaire, enraciner les agriculteurs dans des terres fertiles et capter du dioxyde de carbone. Autre fonds, ceux du programme Livelihoods qui visent à aider l’agriculture durable et familiale, en luttant contre le changement climatique. Parmi les investisseurs : Danone, Schneider Electric, Crédit Agricole, Michelin, Hermès, SAP, CDC ou Veolia.
Des aides pour les conversions au bio. Des grandes entreprises comme Danone ou des distributeurs aident également les producteurs à se convertir au bio grâce à des aides financières et/ou des contrats longs. Carrefour a ainsi été la première enseigne à lancer, en partenariat avec le WWF, le "contrat Bio Développement", un engagement auprès des producteurs qui se convertissent au bio sur un volume d’achat et un prix de produits pour une durée de 3 à 5 ans.
ARTICLES ASSOCIÉS
Emmanuel Faber rejoint Astanor Ventures pour faire de l’impact dans la Food Tech

Pour financer les ODD, il va falloir faire converger entreprises et investisseurs, explique l’ORSE
Cinq ans après, les objectifs de développement durable restent toujours plus que nécessaires

#ODD, #CaissedesDépôts, #TooBigToFail… Cinq informations de la semaine à lire en bref
