Laurence Pessez est la directrice RSE de BNP Paribas. Elle est intervenue longuement lors de l'AG du groupe, le 19 mai 2020. , @Capture
L'ACTU
BNP Paribas, seule banque à mettre la RSE à la tribune de son Assemblée générale
Le rituel des Assemblées générales à huis clos commence à être rodé : une poignée de dirigeants en direct devant un pupitre réel pour un dialogue virtuel avec leurs actionnaires qui votent par correspondance. Pas de questions en direct mais quelques-unes sélectionnées auxquelles sont données des réponses écrites. L’assemblée générale de BNP Paribas s’est déroulée le 19 mai au matin, quelques jours après celle du Crédit Agricole et juste avant celle de la Société Générale.
La "banque d’un monde qui change" est la seule des trois à avoir fait une place importante à la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) accordant à sa directrice, Laurence Pessez, une place à la tribune et un temps d’intervention quasi équivalent à celui des résultats financiers. Cet affichage lui permet de mettre en avant les bons classements de BNP Paribas, à commencer par le titre de "meilleure banque au monde pour la responsabilité d’entreprise" accordé par l’Euromoney Awards for Excellence 2019.
Cette communication est d’abord en cohérence avec l’appel lancé par EPE (Entreprises pour l’environnement) réalisé par le Directeur Général de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé. Il appelle à mettre l’environnement au cœur de la reprise. "Nous sommes la seule banque à combiner les trois stratégies de transition énergétique", souligne Laurence Pessez : "l’exclusion du charbon, le refus de financer les hydrocarbures non conventionnels et le financement des énergies renouvelables dans lesquels nous avons investis 15,9 milliards d’euros en 2019".
Après le climat, la banque a décidé de se consacrer à la protection des océans pour s’engager dans la protection de la biodiversité. Pourquoi ? "Parce que les océans sont précieux pour l’humanité et menacés par de nombreux périls", explique la directrice de la RSE. "Nous finançons beaucoup d’activités concernées au premier chef : des pêcheries, des installions éoliennes offshore mais aussi du transport maritime. Nous allons donc commencer par investir un milliard d’euros d’ici 2025 pour que les navires abandonnent le fuel lourd et s’orientent vers des énergies moins polluantes".
Les questions écrites des actionnaires ont eu, pour toutes les Assemblées générales des banques, une forte dominante Environnementale, Sociale et de Gouvernance (ESG). Le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) a interrogé BNP Paribas non seulement sur sa trajectoire climat aussi sur les salaires décents. De leur côté, les Amis de la Terre qui poussent depuis plusieurs années BNP Paribas dans ses retranchements sur le charbon, ont salué les efforts de la banque. Mais ils lui ont demandé d’aller plus loin en étendant les exclusions charbon aux géants miniers comme le suisse Glencore que vient d’abandonner le fonds norvégien.
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