@CC0
L'ACTU
Cat Bond : Generali lance la première obligation catastrophe verte
Generali a imaginé la première obligation catastrophe verte ("cat bond" dans le jargon financier). La multiplication d’évènements naturels extrêmes nourrit l’intérêt des groupes d’assurance pour ce type de dette, et que les investisseurs en mal de rendement commencent à se tourner vers cette niche de marché risquée. Le cat bond appartient à la famille des ILS (insurance-linked securities), des produits financiers permettant de transférer aux investisseurs le risque d’assurance associé à certains évènements.
Le coupon est important, mais les souscripteurs peuvent perdre une partie de leur capital si la catastrophe naturelle se matérialise. Au-delà des groupes d’assurance, certaines entités publiques commencent à s’y intéresser. Par exemple, le Los Angeles Power and Water Department a émis un titre de dette en 2020 pour s’assurer contre les dommages provoqués par les incendies en Californie.
Generali a apporté une innovation au modèle du cat bond, en s’engageant à investir le capital reçu dans des projets et produits d’assurance verts. Un cadre d’émission définit les secteurs éligibles et les conditions de refinancement, comme pour une obligation verte. Le collatéral apporté dans la transaction sera également investi dans des titres durables de la BERD.
L’avenir de l’assurance contre les catastrophes naturelles
Generali cherche à transférer aux investisseurs les pertes éventuelles liées à la survenue de tremblements de terre en Italie et de tempêtes en Europe. Si les investissements verts ne peuvent pas directement influer sur le premier cas, les efforts entrepris dans l’atténuation des effets du changement climatique ont un impact direct sur le second.
En pratique, un cat bond vert offre donc une protection contre les dommages des catastrophes naturelles aujourd’hui, tout en contribuant à freiner leur envolée à l’avenir. Ce modèle ne manquera pas de séduire dans un secteur aux avant-postes de la prévention des nouveaux risques physiques -et pourrait être ajusté pour participer également au financement de l’adaptation.
Les investisseurs responsables trouveront-ils leur compte dans cette promesse d’impact nantie d’un rendement important ? Le succès de la première opération de Generali, d’un montant de 200 millions d’euros, suggère que oui, bien que les cat bonds restent à ce jour un marché de niche. ■
ARTICLES ASSOCIÉS
Les assureurs encore trop proches des énergies fossiles, selon l’Insurance scorecard

Les assureurs mondiaux doivent encore progresser sur les risques climat et biodiversité

Philippe Perrault, président de Macif : "Nous voulons donner une impulsion forte au S de l’ESG"
La NZIA, une alliance d’assureurs pour prendre en compte le changement climatique dans la couverture des risques

[Il fallait l’avoir vu] Le bien-être avant les bénéfices : une évidence pour la Maif
