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L'ACTU
La bataille des investisseurs responsables pour les Say on Climate se déplace au Parlement
Le Forum pour l’investissement responsable (FIR) met la pression pour donner une place centrale aux résolutions climat dites "Say On climate" dans les assemblées générales des entreprises cotées. Pour l’instant, elles sont encore très rares. Il y en a eu 7 en 2023 au sein du CAC40 et du SBF 120. L’organisation a publié des analyses approfondies de chacune de ces résolutions, basée sur la méthodologie d’évaluation des transitions de l’Ademe, ACT. Schneider Electric a obtenu la meilleure note 14/20, suivie des foncières Altarea, Klépierre et Icade ainsi qu’EDF qui ont toutes obtenu la moyenne. Cela n’a pas été le cas de Vallourec ni de TotalEnergies dont la stratégie de transition n’a obtenu que 7/20.
Les entreprises et leurs fédérations comme l’Afep et le Medef ne sont pas du tout favorables à la systématisation de l’approbation (ou pas) de leur stratégie climat par les actionnaires. C’est pourquoi elles bataillent en coulisse pour que l’amendement, déposé par le député Alexandre Holroyd, président de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts, ne soit pas intégré à la loi sur l’industrie verte débattue ces jours-ci au Parlement.
L’objectif de cet amendement est de permettre la généralisation des #SayOnClimate et de faciliter autant que faire se peut la facilitation du dépôt de résolutions environnementales. L’amendement a été retoqué en commission par la majorité présidentielle, mais a encore une chance mercredi lors du débat public. Comme l’explique Nathalie Lhayani, la présidente du FIR : "cela aiderait les investisseurs à mieux identifier les entreprises qui alignent vraiment leurs modèles économiques sur une trajectoire climatique acceptable. Cela permettrait aussi aux investisseurs responsables de jouer réellement leur rôle de levier et d'accompagnement de la transformation de ces entreprises".
Le climat, thème dominant des AG
Paradoxalement, le changement climatique est devenu un thème dominant des AG où il concentre près d’un tiers des questions posées. Les votes d’opposition des investisseurs aux stratégies des entreprises sur le climat est en augmentation comme le montre le tableau des scores obtenus par les résolutions climat déposées aux AG 2023, réalisé par Novethic.
Le bras de fer commence à peine. Les investisseurs de long terme multiplient les signaux d’inquiétude. Le score obtenu par la résolution voulant pousser TotalEnergies à adopter une politique climat plus ambitieuse, en témoigne. La France va-t-elle renouer avec sa capacité de proposer des réglementations pionnières en donnant le "premier cadre légal clair visant à généraliser le "Say on Climate" et à faciliter le droit à l’information des investisseurs" ? Fort du soutien d’une quarantaine d’investisseurs responsables et du portage par Alexandre Holroyd, auteur d’un rapport sur la finance verte, le FIR espère que les députés français vont voir dans ce dispositif une opportunité de pousser les entreprises qui ont un rôle clef dans la transition écologique, à se doter de stratégies climat ambitieuses, concrètes et aux effets mesurables. "C’est impensable qu’on n’en soit pas encore là en 2023", a confié Alexandre Holroyd, à Responsible Investor.■
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