Michele van Weeren , @Michele van Weeren
L'ACTU
La notation ESG s’est financiarisée au risque de se perdre, analyse Michelle van Weeren dans sa thèse
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Pourquoi avez-vous choisi de dédier votre thèse à l’analyse ESG ?
J’ai travaillé il y a quelques années comme analyste ESG dans une petite agence à Berlin qui faisait une analyse très qualitative sur les entreprises allemandes, suisses et autrichiennes. Elle n’a pas survécu car le développement du marché de la finance durable s’est concentré sur d’autres approches, quantitatives et beaucoup plus rentables. La compétitivité a porté sur le volume d’entreprises couvertes par la notation ESG, pas sur la qualité de l’analyse et sa pertinence. J’ai voulu montrer comment cette transformation de la notation ESG, qu’on pourrait appeler la financiarisation de l’analyse ESG, a fonctionné et quels ont été les impacts sur ceux qui exercent ce métier. Pour ma thèse, je me suis appuyée sur le témoignage de spécialistes qui travaillent au sein de banques et de sociétés de gestion de taille très diverses, y compris les plus importantes, mais aussi d’analystes ESG qui travaillent dans des agences spécialisées comme Vigeo (rachetée par Moody's) ou Ethifinance.
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