La Banque de France s'occupe du secrétariat général du NGFS (Network for Greening the Financial System). , @CCO
L'ACTU
Le NGFS s’intéresse à la biodiversité et désigne un nouveau secrétaire général, Jean Boissinot
En quatre ans d’existence, le réseau des banques centrales pour le verdissement du système financier (NGFS) a bien grandi. Lancé par moins d’une dizaine d’institutions financières publiques désireuses de travailler ensemble à évaluer l’impact du changement climatique sur la stabilité financière mondiale, il compte désormais une centaine de membres. Ensemble ils représentent environ 85 % des émissions de gaz à effet de serre mondiale et leurs travaux sont cruciaux pour analyser les risques environnementaux et climatiques d’un point de vue financier.
Depuis son lancement officiel en 2017 au One Planet Summit, la Banque de France tient le secrétariat général de l’organisation pour lequel elle vient de désigner Jean Boissinot. En charge du département de la stabilité financière à la Banque de France, il avait accompagné à la Direction du Trésor l’émergence de la finance verte en 2015. "Ce que le NGFS a accompli depuis sa création est réellement impressionnant et dépasse ce dont on pouvait rêver lorsque cette démarche a été engagée il y a près de 5 ans", déclare le nouveau secrétaire général du NGFS. Il ajoute : "l’urgence climatique nous impose non seulement une obligation de moyens (et ils sont là !) mais avant tout une obligation de résultat. Le NGFS incarne l’impératif de coopération face au défi du changement climatique."
Premier rapport du NGFS sur la biodiversité
Évaluer le poids des risques environnementaux sur la stabilité financière ne peut se limiter au seul changement climatique. Quelques jours après que l’IPBES et le GIEC aient rappelé que climat et biodiversité sont un seul et même combat, le NGFS a publié sa toute première contribution sur les risques liés à la destruction de la biodiversité.
Frank Elderson, son président et membre du conseil de la Banque centrale européenne, explique qu’"à l’heure où les membres du G7 viennent de conclure que la perte de biodiversité constitue une menace sérieuse pour les humains, la prospérité, la sécurité et la nature, il était cohérent de regarder comment nous pouvons améliorer la compréhension des implications de ce phénomène sur la stabilité financière."
Le groupe de travail, lancé en avril 2021, qui réunit le NGFS et le réseau INSPIRE (cercle de réflexion sur les politiques de finance durable) a publié le 18 juin une première ébauche de ses travaux. Il y affirme que la destruction de la biodiversité est un risque pour le système financier, d’autant plus que toute l’économie dépend du bon équilibre de la biosphère. Le groupe de travail va maintenant s’atteler à voir dans quelle mesure, le mandat des banques centrales et des superviseurs financiers leur permet de jouer un rôle dans ce domaine. Il conseille en attendant d’appliquer l’approche dite de double matérialité.
Cela consiste à commencer à quantifier non seulement les impacts de la perte de biodiversité sur les entreprises et les acteurs financiers, mais aussi à regarder en quoi leurs modèles économiques contribuent à détruire cette biodiversité. Le groupe de travail espère recueillir des premiers commentaires à sa publication et annonce un premier rapport pour la COP 15 sur la biodiversité organisée en Chine en octobre prochain. ■
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