Parler climat en mode activiste à l’AG de BNP Paribas : une mission à risque !
L'ACTU

Parler climat en mode activiste à l’AG de BNP Paribas : une mission à risque !

Par  Anne Catherine Husson-Traore | Publié le 18/05/2022

Camille Etienne est une militante écologiste qui, avec quelques autres, s’était organisée pour participer à l’Assemblée Générale de BNP Paribas qui se déroulait le 17 mai. Elle publie le lendemain un récit sur Twitter qui montre que si le climat secoue les AG des banques, leurs dirigeants et leurs actionnaires apprécient peu ce mode d’action.

Le récit de Camille Etienne qui se déroule sur un fil d’une trentaine de tweets, témoigne de l’extrême tension que créé l’intervention des activistes climatiques au sein de l’Assemblée Générale de BNP Paribas qui avait lieu "en présentiel" pour la première fois depuis deux ans.

Elle explique avoir joué le jeu en achetant quelques actions et en enfilant la tenue adaptée (talon et costume) avec l’objectif de contester la stratégie durable de la banque qui était mise en avant par le groupe en dénonçant ses financements dans les énergies fossiles. 


La situation commence à se dégrader quand les militants écologistes tentent de perturber l’AG avec des slogans comme "leurs profits, nos vies" ou "les énergies fossiles ou notre avenir BNP il faut choisir". Vidéos à l’appui, Camille Etienne montre que la tension monte d’un cran quand elle demande aux dirigeants de BNP Paribas leur position sur la stratégie climat de TotalEnergies qui tiendra son AG le 25 mai. Jean-Laurent Bonaffé lui répond que la banque n’est pas directement actionnaire mais que c’est à sa société de gestion, BNP Paribas AM de définir sa politique de vote. Il ne mentionne pas que le président de BNP Paribas, Jean Lemierre, qui est à ses côtés, est aussi membre du conseil d’administration de la compagnie pétrolière française et a donc une influence importante à ce titre. 

Camille Etienne continue ensuite à protester avec les autres activistes, ce à quoi une partie des actionnaires répond par une "contre bronca". Enfin quand elle regagne sa place, une des actionnaires à qui elle tente d’expliquer son combat, la traite de "connasse" et lui souhaite d’avoir "la vie la plus courte possible". Camille Etienne conclue en rappelant que dans d’autres pays les activistes climatiques risquent réellement leurs vies en luttant contre le changement climatique.

Le récit brut de cette jeune femme montre à quel point un fossé, générationnel, culturel et scientifique, sépare ces deux mondes, celui pour qui la finance reste un secteur abstrait dont on attend un rendement le plus élevé possible et ceux pour qui elle finance des projets réels dont une partie sont des bombes climatiques.■

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