Tom van den Berghe, conseiller senior finance durable de Febelfin , @Febelfin
PEOPLE
"Le label Towards Sustainability va être aligné sur la réglementation européenne", Tom van den Berghe, Febelfin
Les Briefs Essentiel vous livrent, pays par pays, un état des lieux de la finance durable et dressent les perspectives d’évolutions des marchés nationaux. Après l’Allemagne, l’Essentiel de la Finance durable s’arrête en Belgique (à retrouver dans notre section Briefs Essentiel).
Vous venez de publier les derniers chiffres du label Towards Sustainability. Quel est le bilan ?
Nous attribuons le label tous les trois mois. Les derniers chiffres montrent que nous avons atteint 578 produits labelisés, ce qui représente 390 milliards d’euros d’actifs. C’est très encourageant de voir que nous continuons à voir de nouvelles demandes pour le label. Ce qui est intéressant, c’est que nous avons régulièrement de nouveaux candidats, de nouveaux gestionnaires de fonds qui demandent le label pour la première fois. Nous avons près d’une centaine d’institutions financières différentes qui ont obtenu le label pour un ou plusieurs de leurs produits.
Vous êtes en train de revoir les critères du label Towards Sustainabilty. Qu’est-ce qui va changer ?
Le nom Towards Sustainability est une expression de la philosophie du label, qui est de s’adapter constamment. L’évolution actuelle vise en premier lieu à aligner notre label avec la réglementation européenne, ce qui est important pour les sociétés de gestion. Le reporting sera ainsi aligné avec celui du règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), pour éviter les doublons. Nous faisons donc beaucoup de références au SFDR, tout en allant plus loin car le principe d’un label est d’être plus contraignant. Nous demandons par exemple plus d’information sur les politiques d’investissement. Nous allons aussi demander que soit indiquée la part alignée du fonds avec la taxonomie. Et pour les produits faisant référence à des activités contribuant à un objectif environnemental, nous demanderons que la définition de ces activités soit la même que celle au niveau européen.
Prévoyez-vous de faire évoluer les exclusions sectorielles ?
L’évolution du label va également concerner les énergies fossiles, notamment le pétrole et gaz. Il est difficile d’établir un critère qui soit à la fois ambitieux et raisonnable. Nous voulons trouver l’équilibre entre le soutien à la transition de certaines activités et l’exclusion des entreprises qui n’évoluent pas assez vite. Dans la première version de la norme Towards Sustainability, nous n’utilisions qu’un critère de chiffre d’affaires pour déterminer l’exclusion ou non. Nous avons ajouté un indicateur sur les capex, pour prendre en compte l'évolution de l'investissements dans les fossiles, un indicateur que l’on trouve aussi dans la taxonomie. Towards Sustainability devient donc plus strict et plus cohérent pour le secteur de l’énergie. Cette nouvelle version est presque terminée, elle sera présentée mi-mai aux gestionnaires labélisés et publiquement à la fin du mois de mai.
De quelle manière Towards Sustainability s'articulera-t-il avec le futur Écolabel européen ?
Les objectifs sont différents. L’Écolabel est une initiative utile et dirigée vers le financement d’activités vertes telles que définies par la taxonomie européenne. Mais cela ne fait pas bouger le secteur dans son ensemble. Nous pensons qu’il est nécessaire d’avoir une offre plus large avec plus de diversité. Mais les fonds qui auront l’Écolabel devraient automatiquement être éligibles au label Towards Sustainability.
Quel regard portez-vous autres labels de finance durable européens ?
Nous regardons tous les labels en Europe. Nous sommes convaincus que l’idéal serait d’avoir un seul label européen, pas tant pour le retail que pour les sociétés de gestion pour lesquelles il est plus facile d’avoir un cadre harmonisé. Une des pistes pourrait être, dans le futur, d’avoir des équivalences entre les labels. Nous avons des contacts avec d’autres labels européens, dont le gouvernement français pour le label ISR. Mais nous attendons la publication de l’évolution de notre norme pour pouvoir discuter sur cette base. ■