Les enjeux climatiques et sociaux seront au cœur des débats dans les assemblées générales des entreprises, cette année. Proxinvest, l'agence de conseil de vote, a publié sa politique de vote 2021, en détaillant les 15 objectifs environnementaux et sociaux qu'elle compte poursuivre. Loïc Dessaint, le directeur général de Proxinvest, explique comment intégrer ces enjeux dans le vote et quelles seront les AG à surveiller particulièrement.
Le conseil d’administration de Danone, organisé le 1er mars, a permis de resserrer les rangs autour du projet "Local First" porté par Emmanuel Faber, le PDG et futur président du groupe alimentaire. En revanche, il n’a pas réduit au silence les fonds activistes qui demandaient sa tête pour maximiser les profits du groupe. Phitrust tente de mobiliser les investisseurs responsables français sur cette bataille où se joue le soutien des actionnaires au double projet de Danone, entreprise à mission axée sur un modèle durable de produits "sains et locaux".
Coalition bancale d’actionnaires pour soutenir une gouvernance controversée chez Lagardère, scandale financier chez Wirecard, rébellion des minoritaires chez Unibail Rodamco Westfield… L’année 2020 s’est révélée riche en conflits entre les entreprises et leurs actionnaires, sur des thèmes relevant de la gouvernance, du climat et autres sujets sociaux. L’Essentiel de la Finance durable revient sur les cinq clashs ayant marqué l’année.
Les actes délégués pour les deux benchmarks ESG européens sont sortis, ShareAction fait le bilan des votes en AG des investisseurs, les Green Bonds plus forts que jamais… L’Essentiel de la Finance Durable vous livre cinq informations qu’il ne fallait pas manquer.
L’immense majorité des Assemblées générales 2020 ont dû se tenir à huis clos en France du fait des mesures sanitaires imposées en raison de la pandémie de Covid-19. Si la majorité des entreprises ont permis des diffusions vidéo et le vote électronique, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) regrette une forte dégradation des droits des actionnaires.
Les actionnaires minoritaires peuvent crier victoire. En rébellion contre la stratégie du management du groupe, ils ont réussi à obtenir suffisamment de voix contre la résolution prévoyant une augmentation de capital, et à faire élire trois nouveaux administrateurs, Xavier Niel, Léon Bressler et Susana Gallardo. Ils voudraient que la foncière se recentre sur ses actifs européens, mieux positionnés pour bénéficier d’une reprise économique.
La Banque Postale se dote d’un nouveau patron, Le gouvernement veut consolider la trésorerie des entreprises, Les actionnaires en guerre contre Lagardère… L’Essentiel de la Finance Durable vous livre cinq informations qu’il ne fallait pas louper.
Pierre-Henri Leroy, le fondateur de l’agence de conseil en vote Proxinvest, vient de céder une part majoritaire du capital à Alain Demarolle. Cet expert de la finance va devoir développer le proxy français, tout en préservant ses spécificités et son indépendance.
Le huis clos imposé aux assemblées générales 2020 par la crise sanitaire a réduit de manière conséquente le temps de parole des actionnaires. Les temps de débat ont été réduit à seulement 11 minutes en moyenne. Malgré les contraintes techniques, les actionnaires responsables ont réussi à faire entendre leur voix.
La Deutsche Bank va investir trois fois plus d’argent dans l’économie verte lors des cinq années à venir qu’elle ne l’a fait dans les fossiles au cours des cinq années précédentes. Une annonce majeure pour la banque allemande à qui l’on a longtemps reproché son retard sur la transition énergétique.
L’engagement actionnarial fait bouger les lignes lors de l’assemblée générale de Total, le 29 mai. Patrick Pouyanné, le PDG du groupe, a longuement détaillé les nouvelles ambitions climatiques, résultat du dialogue avec Climate Action 100+. Si le dépôt d’une résolution externe sur le climat n’a pas trouvé grâce à ses yeux, près de 17 % des actionnaires se sont néanmoins prononcé en sa faveur. Signe que les temps changent !
L’assemblée générale d’Exxon qui s’est tenue le 27 mai a été une nouvelle fois le théâtre d’un bras de fer entre ses actionnaires qui luttent contre le changement climatique, et la direction du groupe pétrolier accrochée à sa stratégie pro pétrole et anti-climat. À l’image des séries à rebondissements, chaque saison à ses héros et son scénario. 2020 aura été celle de la contestation des dirigeants. Retour sur les épisodes précédents.
C’est l’une des dernières majors pétrolières à ne pas vouloir prendre d’engagements fermes sur le climat. Le dialogue actionnarial par des investisseurs engagés n’a pas suffi à faire bouger les lignes chez ExxonMobil. Climate Action 100+ demandait la mise en place d'un président indépendant pour challenger le management sur le changement climatique. Sans succès.
Une résolution actionnariale sur le climat inscrite à l’ordre du jour, une coalition d’investisseurs qui pousse la major à renforcer ses ambitions climatiques… L’assemblée générale de Total, qui se tient le 29 mai, est pour la première fois le théâtre du dialogue avec les investisseurs responsables qui pousse l’entreprise à transformer son modèle pétrolier. Pour ses pairs Shell et BP, c’est déjà un rituel, lancé il y a trois ans.
En période de crise, les résultats financiers des banques sont scrutés attentivement pour évaluer leur capacité à encaisser un choc aussi rude que celui du COVID 19. BNP Paribas a montré lors de son Assemblée Générale du 19 mai 2020 sa volonté de donner à la RSE une place stratégique dans cette période. La banque a placé ses ambitions dans ce domaine juste après les résultats financiers et les perspectives 2020.
[Mise à jour le 11 mai 2020] Les actionnaires de Barclays se sont prononcés. Ils ont adopté en grande majorité la résolution sur le climat présentée par la banque, mais rejeté celle déposée par ShareAction. Il n’en reste pas moins que la stratégie d’engagement des investisseurs a porté ses fruits et a obligé Barclays à revoir sa copie en termes de financement des énergies fossiles.
[Mise à jour du 6 mai 2020] L’AG du groupe Lagardère du 5 mai devait permettre aux actionnaires d’arbitrer le duel sans merci entre l’héritier, Arnaud Lagardère, et le fonds activiste Amber Capital qui voulait changer tout le conseil de surveillance. Le modèle de gouvernance des "fleurons du capitalisme français" l’a momentanément sauvé puisque les résolutions d’Amber Capital ont été repoussées. Mais elles ont obtenu plus de 40 % des voix.
Plus de 3 000 échanges avec 1500 entreprises. Telle est la recette norvégienne de l’engagement actionnarial. C’est du moins celle du fonds souverain norvégien, l’un du plus grand au monde, qui a enregistré des résultats record en 2019 en suivant une politique de durabilité à long terme.