L’engagement actionnarial mené par la coalition Climate Action 100+ ne donne pas suffisamment de résultats. En cause, selon Majority Action, les pratiques de vote trop accommodantes d’un grand nombre d’investisseurs signataires, qui ne sanctionnent pas les conseils d’administration des entreprises à la traîne sur les enjeux climatiques.
Il était temps ! L’Afep et le Medef ont adopté une nouvelle version de leur code de gouvernance pour faire monter la place de la RSE, notamment du climat, jusqu’au conseil d’administration. L’urgence climatique semble donc prendre un peu d’importance dans la gouvernance des entreprises préconisée par les deux organisations patronales, mais avec une certaine prudence.
Une première en Europe: ClientEarth a lancé une action en justice pour faire reconnaître la responsabilité des administrateurs de Shell par un tribunal. Le cabinet d’avocats les accuse de "mauvaise gestion du risque climatique". L’ONG évoque un "manquement de leur devoir" envers la loi britannique sur les sociétés. Même indignation des Amis de la Terre Pays-Bas qui pointent aussi la responsabilité du Conseil.
La flambée des rémunérations des grands patrons est déconnectée des salariés. "C’est socialement dangereux", estime Denis Branche, directeur général de Phitrust. L'assureur Axa qui tenait son AG ce jeudi 28 avril a été confronté à la fronde de ses actionnaires opposés à la hausse des salaires des dirigeants. lls ont voté contre la rémunération du directeur général à plus de 30 %.
Grande première pour un organisme de retraite français ! L’Ircantec a publié la liste des 12 compagnies exclues de ses portefeuilles en raison de leur politique climatique. TotalEnergies figure au rang de ces sociétés. Un signal préoccupant pour la major pétrolière qui veut contrer le mouvement grandissant d’exclusion des énergies fossiles en soumettant à ses actionnaires une résolution type "Say on Climate" lors de son AG du 25 mai.
Les actionnaires de Stellantis, nouveau groupe automobile issu de la fusion des constructeurs français PSA et italo-américain Fiat-Chrysler, ont voté à plus de 52 % contre les rémunérations des dirigeants lors de l’assemblée générale du groupe le 13 avril. Leur cible : la rémunération de Carlos Tavares, le directeur général du groupe, qui pouvait atteindre les 66 millions d’euros. Les actionnaires ont pris la mesure du risque de controverse mais le groupe respectera-t-il leur vote alors que selon lui, l’enveloppe accordée à Carlos Tavares est "proportionnelle à son mérite" ?
Avec près de 100 millions de dollars en 2021 dont la majeure partie en bonus, Tim Cook, le dirigeant d’Apple, bénéficie d’une belle augmentation cette année. Une augmentation qui n’est pas au goût de tous les actionnaires, qui seront donc particulièrement vigilant sur ce point lors de l’assemblée général du 4 mars. Selon le rapport annuel sur les "Overpaid CEO" d’AsYouSow, le vote contre les rémunérations excessives des PDG a été particulièrement élevé l’année dernière, les actionnaires refusant les critères de performance trop complaisants.
À l'approche de l’ouverture de la saison des AG, les principales agences de conseil en vote (Proxinvest, ISS, Glass Lewis) préviennent qu’elles seront tout particulièrement attentives aux stratégies climatiques déployées par les entreprises. Si la mise en place de "Say on climate" n’est pas (encore) obligatoire, elle est bien perçue par ces influentes sociétés de conseil. Mais ces dernières alertent qu’elles ne donneront pas pour autant un blanc-seing à des plans jugés peu ambitieux.
Une résolution demandant une enquête indépendante et plus de transparence sur les affaires de harcèlement sexuel au sein de Microsoft, a été approuvée par 78 % des actionnaires lors de l’AG de novembre. Le géant de la tech était jusque-là la seule entreprise des GAFAM à ne pas avoir subi de grandes controverses sociales ou de gouvernance. Du coup c’est un des titres le plus sélectionnés par les fonds ESG.
Les agences de conseil en vote ne sont pas d’accord sur le plan de transition climatique de BHP. Glass Lewis et Proxinvest recommandent aux investisseurs de voter contre la résolution du groupe minier qui demandera à ses actionnaires, lors de son assemblée générale du 14 octobre, d’approuver son plan climat. Les mesures prises par BHP ne sont pas suffisamment alignées sur la science. ISS de son côté appelle à voter pour. La bataille à venir démontre que la pratique du "say on climate" ne suffit pas.
La saison 2021 des assemblées générales a eu des faux airs de 2020, avec ses réunions tenues cette année encore à huis clos. Si la tenue des AG s’est plus souvent faite en direct que l’année dernière, seule la société de gestion Amundi s’est démarquée en permettant de voter le jour J. Cette pratique, existante dans d’autre pays, permet de préserver un peu de démocratie actionnariale.
La campagne menée par le petit fonds activiste Engine n°1 a réussi à faire élire trois de ses candidats au conseil d’administration de la major américaine. Un camouflet pour son PDG, Darren Woods, qui a ployé face à la pression des investisseurs, inquiets des conséquences pour l’avenir de l’entreprise du manque d’ambition de sa stratégie climatique.
Les actionnaires d’Amazon semblent satisfaits de ses engagements pour la neutralité carbone. Mais le climat social chez le géant du numérique les inquiète. Pas moins de onze résolutions externes ont été déposée pour l’assemblée générale du 26 mai, dont la grande majorité concernent les questions d’équité raciale, de parité femme-homme, ou encore de droits des employés.
Le risque plastique n’est pas encore sur le devant de la scène lors des Assemblées générale des pétroliers et des chimistes comme l’est le climat. Mais ce sujet environnemental monte de plus en plus. Le travail de l’ONG australien Minderoo est majeur en ce sen. Celle-ci a publié une liste des entreprises les plus responsables en matière de pollution due aux plastiques à usage unique.
Plusieurs investisseurs ont d’ores et déjà annoncé qu’ils voteraient contre le "say on climate" inscrit par Total à l’ordre du jour de son assemblée générale du 28 mai. Le pétrolier français fait face à une fronde d’actionnaires soucieux de s’assurer que son plan climatique lui permettra bien d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Et ses projets d’investissements dans de nouveaux projets pétroliers et gaziers ne les rassurent pas…
Certaines majors pétrolières européennes pensaient alléger la pression de leurs actionnaires activistes en dévoilant des stratégies net-zéro. Celles-ci se trouvent, au contraire, au cœur de vifs débats sur leur manque d’ambition ou les obstacles à leur mise en application. L’assemblée générale de BP a livré quelques clés pour comprendre les questions qui animeront aussi celles de Shell et Total.
Le rythme de la saison des assemblées générales va s’accélérer ces prochaines semaines. Notamment du côté des grands groupes américains et britanniques comme les pétroliers ExxonMobil, Shell, BP, ou encore les géants de la tech Amazon ou Facebook. L’Essentiel de la Finance Durable a sélectionné dix AG à suivre où les thèmes ESG ne manqueront pas d’être soulevés cette année.
Danone, Air France, Sanofi, Total, Lagardère… La saison des assemblées générales des grands groupes cotés commence. Malgré le huis clos en vigueur cette année encore, de nombreux sujets liés au climat, aux rémunérations ou encore à la gouvernance devraient être soulevés. L’Essentiel de la Finance Durable a sélectionné dix AG de sociétés du SBF 120 à suivre absolument cette année.
Plusieurs investisseurs soutenaient une résolution demandant à HSBC de détailler sa politique climatique. La banque a finalement décidé de soumettre une nouvelle stratégie au vote de ses actionnaires, pour son AG du 28 mai, dans laquelle elle s’engage à sortir du financement du charbon et à aligner ses activités sur les objectifs de l’Accord de Paris.