La nation arc-en-ciel a été la première à expérimenter une nouvelle forme de coopération climatique et financière destinée à accélérer sa sortie des énergies fossiles. Le grand plan d’investissement prévu par le gouvernement sud-africain doit donner un second souffle à un pays embourbé dans la corruption politique, les coupures de courant et toujours frappé d’inégalités sociales profondes.
La réforme des retraites a mis en exergue un possible déficit du régime public à terme. Le gouvernement incite par ailleurs les salariés à développer leur propre système d’épargne pour leurs vieux jours, en simplifiant le recours à des outils financiers de long terme. La question du changement climatique et du risque d’actifs échoués demeurent éloignés des débats. Au Royaume-Uni, les fonds de pension sont pourtant interpelés par leurs clients sur leurs investissements fossiles.
HSBC a mis à jour ses politiques de sortie des énergies fossiles fin 2022. Mais une enquête du Bureau of investigative journalism a révélé que la banque avait contribué au financement de RWE, qui est justement en train d’étendre sa mine de charbon de Garzweiler dans l’ouest de l’Allemagne. Une décision de financement qui suscite la polémique, alors que la banque a rejoint la Net zero banking alliance dès 2021.
Depuis l’automne, la Norvège s’interroge sur le pilotage de son fonds souverain, l’un des plus riches du monde avec ses 1213 milliards d’euros d’actifs. Un rapport de septembre lui conseillait de rendre plus souple son fonctionnement pour s’adapter aux crises géopolitiques en particulier. Mais, début janvier, les institutions actuelles ont préféré conserver leur organisation pour "préserver la stabilité et la prévisibilité de la stratégie de gestion". Décryptage sur une question clef : comment adapter les stratégies financières de long terme à un monde qui change très vite ?
Les États membres de l’Union européenne veulent réduire la volatilité des prix du gaz. Ils ont adopté un dispositif de plafonnement de ces prix s’ils dépassent un certain niveau, pour refuser d’acheter à prix trop élevé. Ils se sont par ailleurs accordés pour regrouper leurs achats de gaz.
Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, est ciblée par une enquête du média d’investigation Disclose. Il révèle l’existence de la société Arjunem à laquelle sont liés trois fonds d’investissements hébergés dans des paradis fiscaux créés par son père, Jean-Michel Runacher, ancien dirigeant de Perenco numéro deux du pétrole français, dont les enfants de la ministre sont les bénéficiaires. Disclose reproche à la ministre de n’en avoir pas fait mention dans aucune de ses déclarations d’intérêts et d’avoir des liens indirects avec l’industrie pétrolière alors qu’elle pilote l’engagement de sortie des énergies fossiles du gouvernement.
Les packages de rémunération des dirigeants de l’industrie des énergies fossiles sont encore trop orientés vers le développement des capacités de production d’hydrocarbure. Un rapport de Carbon Tracker montre que les critères d’attribution des bonus ne permettent pas d’inciter le management des compagnies pétrolières à accélérer la transition vers des modèles durables. Le think-tank incite les investisseurs à dialoguer avec elles pour revoir les rémunérations.
Critères de neutralité carbone trop contraignants, risque juridique à cause d’engagements trop ambitieux, attaques en série d’élus républicains contre les politiques ESG des établissements financiers… les raisons des établissements financiers pour réduire la voilure sur leurs politiques climatiques s’enchaînent. À quelques jours de la COP27 de Charm El-Cheikh, l’alliance pour la neutralité carbone forgée à Glasgow craque de toutes parts.
Octobre et ses grandes chaleurs se termine sur le scénario opposé à celui qui a alerté les Européens tout l’été. Le prix du gaz sur le marché est en chute libre, puisque les traders n’achètent plus, et les méthaniers pleins de gaz font des ronds dans l’eau au large de l’Espagne et de la Grande Bretagne, incapables de décharger leurs cargaisons puisque les réserves sont pleines ! Monde absurde où la transition énergétique promise pour lutter contre le changement climatique semble s’éloigner chaque jour un peu plus.
Le comité du label ISR va présenter ses conclusions sur la réforme du dispositif au ministère de l’Économie. La concertation de cet été a fait pencher la balance en faveur d’un label avec des gradations en fonction des niveaux d’ambitions des fonds. Le référentiel est prévu pour le début de l’année 2023.
John Schroder, en charge du budget de la Louisiane, vient d’annoncer qu’il se débarrassait des 794 millions de dollars investis via BlackRock pour protéger les finances de la Louisiane "de l’ESG et des stratégies de neutralité carbone qui veulent détruire l’industrie des fossiles". Troisième État républicain à rejoindre la croisade, la Louisiane franchit un pas supplémentaire en ciblant Larry Fink, le PDG de Blackrock, accusé d’être à la tête d’un vaste complot "woke" anti-américain.
Secoués par des turbulences avant même la guerre en Ukraine, les marchés européens de l’énergie affrontent une crise majeure qui menace la solvabilité de nombreux acteurs clés. D’abord réticents à intervenir, les gouvernements se résolvent peu à peu à une approche plus active et coordonnée afin d’éviter des ruptures d’approvisionnement et une crise financière.
Repsol a annoncé la cession de 25 % de ses activités d’exploration-production à un investisseur américain. Le groupe espagnol prévoit d’utiliser le capital récupéré pour accélérer la croissance de sa branche bas-carbone et atteindre ses objectifs de transition à l’horizon 2030.
L’administration Biden a fait voter une taxe sur les rachats d’actions des entreprises cotées. L’industrie pétrolière et gazière fait partie des secteurs ciblés car elle se refuse à investir dans la production malgré des revenus exceptionnels, qui financent à la place de grands programmes de rachat.
L’Agence internationale de l’énergie a averti des risques de pénurie de pétrole en 2023. Les troubles géopolitiques entament les réserves de production et soulèvent la crainte que le marché ne soit plus capable de suivre le rythme d’une demande retrouvée après la pandémie. Cet été, Novethic Essentiel vous propose une série d’articles sur de grands enjeux géopolitiques.
Des fonds ESG recommencent à investir dans les compagnies pétrolières et gazières, au motif que celles-ci sont importantes pour la transition énergétique. Quelques mois plus tôt, elles étaient pourtant exclues des portefeuilles… Une volte-face qui est motivée, selon Carbon Tracker, par les super-profits enregistrés par les majors. Chaque semaine, Novethic Essentiel vous propose un billet sur les réseaux sociaux qu’il ne fallait pas manquer.
L’Oil and gas policy tracker fait sa mise à jour et étend sa couverture à 369 institutions financières mondiales. Les engagements de certains acteurs financiers pour réduire leur exposition au secteur des hydrocarbures conventionnels ou non, se sont multipliés cette année. Mais ils demeurent encore insuffisants selon les ONG, trop peu d’acteurs s’engageant à ne plus participer à de nouveaux projets pétroliers et gaziers.
Alors qu’une nouvelle nouvelle étude d’économistes du FMI quantifie plus précisément les gains socio-économiques permis par une sortie rapide du charbon, les derniers producteurs occidentaux du minerai affichent des résultats financiers exceptionnels. Cette rentabilité retrouvée achète quelques années de vie supplémentaires à des actifs dont le destin est pourtant scellé à long-terme.
La direction d’un des principaux fournisseurs d’énergie australiens a été forcée de retirer son plan de scission de ses centrales à charbon car elle anticipait un rejet de la stratégie par ses actionnaires. L’investisseur activiste Mike Cannon-Brookes était à la manœuvre contre le projet, quelques mois après avoir tenté de racheter l’entreprise pour accélérer sa transition énergétique.