L’Observatoire de la finance durable, qui réunit les principaux membres de la Place financière française, recense les engagements des acteurs financiers. Son Comité scientifique et d’expertise a publié plusieurs recommandations pour renforcer l’information sur le financement des énergies fossiles. Une tribune rédigée par les membres du Comité scientifique et d’expertise de l’Observatoire de la finance durable : Anna Creti, Charlotte Gardes, Guillaume Neveux et Lucie Pinson.
Future Super a dû payer une amende à l’autorité australienne des marchés financiers. Dans un message sur Facebook, le fonds de pension affirmait que toute l’épargne qu’il collectait était sortie des énergies fossiles, sans pouvoir le prouver. L’affaire montre que, partout dans le monde, les autorités de supervision deviennent plus vigilantes sur le risque de greenwashing.
Le rapport "Banking on climate chaos", qu’une coalition d’ONG publie depuis 2019, montre que les financements pour le développement des énergies fossiles restent dynamiques. Les principales banques internationales ont fléché plus de 673 milliards de dollars vers les industriels du pétrole et du gaz en 2022. De quoi donner des arguments supplémentaires aux activistes climatiques lors des prochaines assemblées générales des banques.
L’Europe peine à se désintoxiquer du gaz fossile. Une étude réalisée par plusieurs ONG montre que les financements accordés aux fournisseurs de gaz n’ont cessé d’augmenter depuis 2016 en Europe, avec une certaine accélération depuis la guerre en Ukraine et l’interruption de la fourniture de gaz russe. Entre 2019 et 2022, ils atteignent ainsi 314 milliards de dollars en Europe. Et les plans de sortie du gaz tant au sein des institutions financières que des industriels semblent encore loin du compte.
En participant à la création de la Net zero banking alliance (NZBA) en avril 2021, GLS Bank pensait participer à la décarbonation du secteur bancaire. Près de deux ans plus tard, la banque éthique a rendu sa carte de membre d’un club qui continue de financer les énergies fossiles, notamment en Afrique. Chaque semaine, Novethic Essentiel vous propose un billet LinkedIn qu’il ne fallait pas manquer.
TotalEnergies, Shell, BP, ExxonMobil et Chevron ont amassé plus de 150 milliards de dollars cumulés de bénéfices en 2022. La majeure partie de ces revenus historiques sera redistribuée aux actionnaires et aux créanciers, tandis que les ONG fustigent la faiblesse des investissements de ces entreprises dans les énergies renouvelables. Sans politiques publiques plus ambitieuses, ce déséquilibre pourrait se maintenir et constituer un frein à l’action climatique.
Un plan de transition climatique bancal peut mettre une entreprise en risque juridique. C’est ce qu’essaient de démontrer des actionnaires de Shell, en saisissant la justice britannique. Ils mettent directement en cause la responsabilité des administrateurs de la compagnie pétrolière, qui ne respecteraient pas leur obligation légale de gérer les risques de long terme pesant sur l’entreprise. Une autre plainte devant le superviseur des marchés financiers américain cible aussi Shell relative aux investissements verts de la major.
La nation arc-en-ciel a été la première à expérimenter une nouvelle forme de coopération climatique et financière destinée à accélérer sa sortie des énergies fossiles. Le grand plan d’investissement prévu par le gouvernement sud-africain doit donner un second souffle à un pays embourbé dans la corruption politique, les coupures de courant et toujours frappé d’inégalités sociales profondes.
La réforme des retraites a mis en exergue un possible déficit du régime public à terme. Le gouvernement incite par ailleurs les salariés à développer leur propre système d’épargne pour leurs vieux jours, en simplifiant le recours à des outils financiers de long terme. La question du changement climatique et du risque d’actifs échoués demeurent éloignés des débats. Au Royaume-Uni, les fonds de pension sont pourtant interpelés par leurs clients sur leurs investissements fossiles.
HSBC a mis à jour ses politiques de sortie des énergies fossiles fin 2022. Mais une enquête du Bureau of investigative journalism a révélé que la banque avait contribué au financement de RWE, qui est justement en train d’étendre sa mine de charbon de Garzweiler dans l’ouest de l’Allemagne. Une décision de financement qui suscite la polémique, alors que la banque a rejoint la Net zero banking alliance dès 2021.
Depuis l’automne, la Norvège s’interroge sur le pilotage de son fonds souverain, l’un des plus riches du monde avec ses 1213 milliards d’euros d’actifs. Un rapport de septembre lui conseillait de rendre plus souple son fonctionnement pour s’adapter aux crises géopolitiques en particulier. Mais, début janvier, les institutions actuelles ont préféré conserver leur organisation pour "préserver la stabilité et la prévisibilité de la stratégie de gestion". Décryptage sur une question clef : comment adapter les stratégies financières de long terme à un monde qui change très vite ?
Les États membres de l’Union européenne veulent réduire la volatilité des prix du gaz. Ils ont adopté un dispositif de plafonnement de ces prix s’ils dépassent un certain niveau, pour refuser d’acheter à prix trop élevé. Ils se sont par ailleurs accordés pour regrouper leurs achats de gaz.
Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, est ciblée par une enquête du média d’investigation Disclose. Il révèle l’existence de la société Arjunem à laquelle sont liés trois fonds d’investissements hébergés dans des paradis fiscaux créés par son père, Jean-Michel Runacher, ancien dirigeant de Perenco numéro deux du pétrole français, dont les enfants de la ministre sont les bénéficiaires. Disclose reproche à la ministre de n’en avoir pas fait mention dans aucune de ses déclarations d’intérêts et d’avoir des liens indirects avec l’industrie pétrolière alors qu’elle pilote l’engagement de sortie des énergies fossiles du gouvernement.
Les packages de rémunération des dirigeants de l’industrie des énergies fossiles sont encore trop orientés vers le développement des capacités de production d’hydrocarbure. Un rapport de Carbon Tracker montre que les critères d’attribution des bonus ne permettent pas d’inciter le management des compagnies pétrolières à accélérer la transition vers des modèles durables. Le think-tank incite les investisseurs à dialoguer avec elles pour revoir les rémunérations.
Critères de neutralité carbone trop contraignants, risque juridique à cause d’engagements trop ambitieux, attaques en série d’élus républicains contre les politiques ESG des établissements financiers… les raisons des établissements financiers pour réduire la voilure sur leurs politiques climatiques s’enchaînent. À quelques jours de la COP27 de Charm El-Cheikh, l’alliance pour la neutralité carbone forgée à Glasgow craque de toutes parts.
Octobre et ses grandes chaleurs se termine sur le scénario opposé à celui qui a alerté les Européens tout l’été. Le prix du gaz sur le marché est en chute libre, puisque les traders n’achètent plus, et les méthaniers pleins de gaz font des ronds dans l’eau au large de l’Espagne et de la Grande Bretagne, incapables de décharger leurs cargaisons puisque les réserves sont pleines ! Monde absurde où la transition énergétique promise pour lutter contre le changement climatique semble s’éloigner chaque jour un peu plus.
Le comité du label ISR va présenter ses conclusions sur la réforme du dispositif au ministère de l’Économie. La concertation de cet été a fait pencher la balance en faveur d’un label avec des gradations en fonction des niveaux d’ambitions des fonds. Le référentiel est prévu pour le début de l’année 2023.
John Schroder, en charge du budget de la Louisiane, vient d’annoncer qu’il se débarrassait des 794 millions de dollars investis via BlackRock pour protéger les finances de la Louisiane "de l’ESG et des stratégies de neutralité carbone qui veulent détruire l’industrie des fossiles". Troisième État républicain à rejoindre la croisade, la Louisiane franchit un pas supplémentaire en ciblant Larry Fink, le PDG de Blackrock, accusé d’être à la tête d’un vaste complot "woke" anti-américain.
Secoués par des turbulences avant même la guerre en Ukraine, les marchés européens de l’énergie affrontent une crise majeure qui menace la solvabilité de nombreux acteurs clés. D’abord réticents à intervenir, les gouvernements se résolvent peu à peu à une approche plus active et coordonnée afin d’éviter des ruptures d’approvisionnement et une crise financière.