Le débat sur les activités à inclure dans une taxonomie verte n’est pas seulement européen. Le gouvernement sud-coréen vient de publier sa K-Taxonomy dans laquelle il intègre le gaz naturel en tant qu’énergie de transition, afin de faciliter la sortie du charbon. Des polémiques proches de celles rencontrées en Europe, qui ont suscité les mêmes réactions.
Taxonomie et Impact seront les maîtres mots des débats qui ont déjà commencé à agiter la finance durable. L’introduction in extremis du gaz et du nucléaire dans la taxonomie destinée à tracer le chemin du Pacte vert européen, menace la crédibilité de la colonne vertébrale du plan d’action sur la finance durable. Quant à l’impact environnemental et social de la finance durable, il semble beaucoup trop limité pour de nombreux experts. Résumé des enjeux clefs sur ces deux grands débats qui vont animer l’année.
Le plan d’action sur la finance durable, lancé en 2018 par la Commission Européenne, a pris corps en 2021. La taxonomie, référentiel technique des activités compatibles avec les objectifs environnementaux de l’Union, est au centre des attentions. En être ou pas est devenue une question cruciale, plus particulièrement pour les secteurs du gaz et du nucléaire dont les lobbies s’activent. Retour sur une année particulière où l’Europe a commencé à se doter d’un cadre règlementaire destiné à réorienter les flux financiers pour les mettre au service de son "Green Deal".
Le reporting ESG prend du galon ! L’année 2021 marque les débuts de la normalisation de la donnée ESG, selon Julien Rivals, associé responsable des services en "Sustainability" chez Deloitte. Signe du changement, les directions financières des entreprises prennent désormais le sujet à bras le corps.
L’acte délégué sur les critères techniques relatifs au climat de la taxonomie a été publié au journal officiel européen. Les règles de la taxonomie vont donc entrer en application à partir du 1er janvier 2022.
Les dispositifs du plan d’action européen sur la finance durable entrent dans une phase critique. Mais, alors que la taxonomie fait l’objet de vives tensions politiques pour y inclure le gaz et le nucléaire, l’entrée en application des normes techniques de la réglementation SFDR a été repoussée de six mois. Au risque de décaler l’application d’autres mesures.
La Commission européenne doit publier de manière imminente l’acte délégué sur la taxonomie, dans lequel pourrait figurer le nucléaire et le gaz. Philippe Zaouati, directeur général de Mirova, estime que l’inclusion d’une énergie fossile remettrait en cause la crédibilité du texte. Il appelle à revenir à ce qu’est réellement la taxonomie : un horizon vers lequel se diriger.
La construction du plan européen sur la finance durable avance. Pascal Canfin, eurodéputé membre du groupe Renaissance Europe et président de la commission Environnement du Parlement européen, explique en détail comment s’articuleront les réglementations pour verdir l’économie. Quant au sujet de l’intégration du gaz et du nucléaire dans la taxonomie, l’eurodéputé ouvre la voie vers un compromis qui reste cohérent.
La dernière ligne droite pour la taxonomie des activités vertes concernant le climat est loin d’être la plus facile. Les négociations sur l’Acte Délégué séparé qui doit être publié avant la fin de l’année, se sont considérablement tendues depuis l’intervention en faveur du nucléaire et du gaz du Président français Emmanuel Macron. Ce qui doit être un référentiel technique basé sur la science définissant les activités permettant à l’Union Européenne d’atteindre ses objectifs environnementaux est devenu un bras de fer politique entre les États Membres. Et ce n’est pas une bonne nouvelle.
La Banque des règlements internationaux s’est livrée à une analyse comparative des taxonomies de finance durable. Elle en tire des enseignements sur ce que, selon la banque centrale des banques centrales, une bonne taxonomie doit être. Chaque semaine, l’Essentiel de la Finance Durable repère un billet LinkedIn à ne pas manquer.
Le gouvernement britannique a détaillé son plan pour mettre en place une réglementation de la finance durable. Au menu, on trouve notamment des Sustainability Disclosure Requirements pour les investisseurs et les entreprises, et une taxonomie verte proche de celle développée par l’Union européenne.
Depuis deux ans, le sujet du financement du nucléaire en Europe agite les débats, trouble l’élaboration de la taxonomie et tend les relations franco-allemandes. Au même moment, le Green Bond "spécial relance" de l’Union européenne a choisi d’exclure l’atome… mais d’inclure, sous condition, le gaz. Chaque semaine, l’Essentiel de la Finance Durable vous pointe une contribution d’experts qu’il ne fallait pas louper, cette semaine Sylvain Vanston, directeur climat et biodiversité chez Axa, et Marco Puffi, conseiller scientifique à la Commission européenne.
Quand la Commission Européenne a décidé d’adopter une taxonomie verte, elle voulait disposer de référentiels listant les activités compatibles avec les objectifs environnementaux de l’Union dans six domaines clefs. La publication des premières pistes sur les quatre objectifs non climatiques permet de s’interroger sur la complexité du dispositif proposé. Elle rend très incertaine l’appropriation du référentiel par les entreprises et les investisseurs. L’énergie porteuse du plan d’action sur la finance durable de 2018 est à bout de souffle alors qu’il faudrait accélérer pour cause d’urgence climatique.
La plateforme européenne sur la finance durable a publié son premier rapport sur les critères techniques relatifs aux quatre derniers objectifs environnementaux de la taxonomie. Ce projet de critères techniques est ouvert à la consultation jusqu’en septembre. Ressource en eau, économie circulaire, lutte contre la pollution, biodiversité, manquaient à l’appel pour déterminer en quoi une activité contribue substantiellement à l’environnement. Elles s’ajoutent aux deux premiers objectifs, atténuation et adaptation au changement climatique, faisant déjà l’objet d’un acte délégué.
La stratégie sur la finance durable de l’Union européenne ne se limite pas à la finance verte. Elle compte bien s’étendre au champ social. C’est pourquoi la plateforme des experts techniques qui publie des recommandations sur sa mise en œuvre, a mis en circulation un premier rapport sur le projet de taxonomie sociale. En consultation pendant l’été, il permet de comprendre le concept et son application possible.
La Commission européenne a publié la nouvelle version de sa stratégie finance durable et, comme pour lui répondre, la Banque Centrale Européenne a présenté sa première stratégie depuis 2003 qui va intégrer le climat à sa politique monétaire. Chaque semaine, l’Essentiel de la Finance Durable vous pointe une contribution d’expert qu’il ne fallait pas louper, cette semaine Pascal Canfin du Parlement européen et Jennifer Morgan de Greenpeace.
Le gouvernement britannique a créé son propre groupe d’experts pour travailler sur une taxonomie dédiée au Royaume-Uni. Présidé par Ingrid Holmes, directrice du Green finance institute et ancienne membre du Technical expert group (TEG) européen, ce UK Green Technical Advisory Group (GTAG) va s’appuyer sur les travaux de la taxonomie européenne mais assure vouloir faire mieux, notamment dans les secteurs où des controverses ont émergé, comme l’énergie ou la foresterie.
La Commission européenne a publié l’acte délégué pour l’application de la taxonomie sur les activités vertes. Plusieurs mois de travail ont été nécessaires pour élaborer le texte, pendant lesquels la pression n’a cessé de s’intensifier de la part des industriels et des États. Au final, le document n’intègre ni le gaz naturel ni le nucléaire dans la taxonomie, remettant la décision à plus tard, et adopte des critères peu contraignants pour la gestion des forêts.
Pour mesurer le changement de modèle de notre économie et de nos entreprises, les investisseurs ont besoin de données, d’indicateurs financiers et extrafinanciers… Et, ces informations devraient être homogénéisées sur toute la planète. Mais qui va imposer ses règles ? Le monde anglo-saxon semble avoir l’avantage. Chaque semaine, L’Essentiel de la Finance Durable sélectionne des billets d’experts sur LinkedIn qu’il ne fallait pas louper. Aujourd’hui, Jean-Marc Jancovici, fondateur de Carbone 4 et Président du Shift Project.